André était un gars de la terre, le cœur solidement attaché à la vie dans son Bourbonnais natal, dont il aimait à citer Emile Guillaumin.
Le militant de premier plan qu’il a été ne perdait jamais la boussole de la lutte de classe, une réalité bien présente aujourd’hui mais parfois trop ignorée même à gauche.
A l’âge de 17 ans, il adhéra dans un premier temps à l’union de la jeunesse républicaine de France (devenu depuis le Mouvement des Jeunes Communistes) puis dans un second temps, à ses 19 ans, il rejoindra le Parti Communiste Français où il assurera des responsabilités notamment celle de secrétaire départemental de la Jeunesse Communiste de l’Allier de 1956 à 1959.
Arrivé dans la Nièvre au début des années 70, il accepta, en 1972, la responsabilité de Secrétaire de la Fédération de la Nièvre du Parti Communiste Français jusqu’en 1989.
André a tant apporté aux batailles pour l’emploi industriel sacrifié en haut-lieu sur l’autel du tout-tourisme. Les plus anciens se souviennent par exemple de Transunel, d’Alfa-Laval, d’Epéda ou de Soubitez. Ils se souviennent aussi qu’il a lancé « les 7 atouts de la Nièvre », convaincu qu’un département comme le nôtre n’est pas voué au recul perpétuel car classé « lacune » par le traité de Maastricht, mais a au contraire des atouts comme le rail, les aciers d’Imphy, les équipements automobile, l’agriculture, les services publics…pour un développement possible.
Hélas les reculs devant les forces de l’argent ont toujours fini par l’emporter, jusqu’au résultat que nous vivons aujourd’hui et où l’extrême-droite, héritière de Pétain et béquille du banquier-Président, menace de prendre le pouvoir.
André a toujours tenu à ne pas laisser oublier ce qu’a été la Résistance nivernaise, notamment au travers du musée vauzellien, ni ce qu’ont été ses débuts avec les cheminots communistes pour l’essentiel, comme le relate l’ouvrage de Jean-Claude Martinet.
De la même façon, et bien que ses obligations d’élu municipal, intercommunal et départemental, ne lui aient guère laissé le temps d’une implication au sein du mouvement pacifiste, André a toujours, comme fidèle adhérent au Mouvement de la Paix, apporté son soutien moral, financier, et politique, au combat pour la Paix.
Il s’est toujours impliqué dans la vie de la section PCF de Varennes-Vauzelles, avec des échanges très constructifs et parfois très vifs – car il faut le dire, il avait un fort caractère – mais toujours dans un bon esprit et respectueux de chacun.
Avec ses connaissances, dues à ses lectures et à sa vie militante, André était rigoureux-voire pointilleux- dans ses écrits et ses expressions. Avec Michèle Girard, combien d’heures a -t- il passées à discuter du mot juste ou de la formule exacte.
Il ne craignait pas le débat, au contraire. En témoigne l’autorité qu’il avait acquise en tant qu’élu, aussi bien au Conseil Général (élu Conseiller Général du canton de Guérigny en 1991, et réélu en 1994) où ses interventions suscitaient attention et respect, qu’au sein de l’agglomération où il a mené le combat pour des règles de coopération sur la base des décisions de chaque commune.
Comme responsable politique ou comme élu, André avait le souci d’équipe et la capacité d’entraîner, mais il savait aussi prendre ses responsabilités en menant de nombreux combats électoraux. Partant toujours du vécu de ses concitoyens, chacune ou chacun pouvait retrouver ses problèmes et ses espoirs.
Au cours de la 35ème conférence fédérale du PCF, en décembre 1989, après 17 années passé comme responsable de la fédération de la Nièvre du PCF, André passa le relais à Daniel Surieu.
Au cours de cette conférence fédérale, il reçut un cadeau des camarades travaillant à la fédération, témoignant ainsi de leur amitié et il déclara : « En Nièvre, notre parti jouit d’une grande influence. Il a une histoire. Il a des acquis. Les communistes nivernais tiennent une large place dans la vie locale.
C’est donc un parti uni, bien implanté, bien lié aux gens dont nous disposons, d’un parti apte à s’engager plus avant pour permettre au mouvement populaire de se déployer.
Concluant son propos : « que notre parti ait su définir le contenu du socialisme à la française, élaborer une stratégie pour y parvenir, qu’il ait su se doter d’un programme et d’une orientation qui le mette en phase avec le mouvement en France et dans le monde, c’est tout simplement décisif. »
Fidélité au peuple et à ses combats, droiture dans sa façon de faire de la politique, André Périnaud aura marqué plusieurs générations de militantes et de militants de son Parti, plusieurs générations de Vauzelliens et de Nivernais. Nous lui devons toutes et tous beaucoup et nous honorons sa mémoire avec émotion et respect.
A sa fille Carole, à ses petits-enfants et arrière-petit-enfants, je présente les condoléances des communistes Nivernaises et Nivernais et les assure de notre affection et notre soutien.
André nous a beaucoup appris et apporté, nous en sommes fiers et tâchons d’en être dignes. Toutes et tous saluent sa loyauté et son engagement indéfectible au sein de notre parti jusqu’à la fin de sa vie.