Discours prononcé lors du rassemblement organisé par le Mouvement de la Paix de la Nièvre devant la Préfecture de la Nièvre le 21 septembre à 18h00.
Nous voici réunis ici, square de la Résistance en cette journée internationale pour la Paix.
La paix, que nous considérons avec Jaurès comme « le plus grand des combats ».
Oui ! La paix est plus que jamais notre combat parce que la guerre défigure l’humanité, parce qu’il ne peut pas y avoir de progrès social ni de progrès écologique sans paix, parce qu’en 2022, c’est 55 conflits dans le monde ayant fait 238 000 morts.
Les guerres tuent sur l’instant mais elles tuent aussi toujours après coup. Les champs de bataille de la Première Guerre mondiale recèlent encore des munitions parfois toxiques comme celles au gaz moutarde. La Seconde Guerre mondiale ne fut pas en reste, se terminant par les deux bombes atomiques qui tuèrent après la guerre nombre de celles et ceux qui se croyaient survivant à l’explosion.
Plus près de nous, le napalm et l’agent orange ont frappé plusieurs générations de non-combattants après la fin des hostilités.
Depuis, une nouvelle munition a fait son apparition : l’obus à uranium appauvri. Il a eu comme premier champ d’expérimentation la guerre du Golfe où Français, Britanniques et Américains l’utilisèrent contre les blindés et les postes de commandement irakiens.
Il s’agit d’un obus flèche qui peut être tiré du canon d’un char ou d’un canon type Cesar. Sa flèche est constituée d’uranium appauvri, auquel à ce jour aucun blindage connu ne résiste.
Le Royaume-Uni va en livrer à l’Ukraine. Biden aurait donné aussi son accord. Problème : les Russes ont aussi ce type de munition. Ainsi que les Français.
Cette munition, une fois son objectif atteint, le détruit et provoque un épandage de poussières radioactives. Certes le rayonnement est plus faible, mais il est bien réel et peut contaminer des zones entières de culture, des hameaux, des quartiers et des villes.
Cette munition a été utilisée au Kosovo et, à ce jour, on constate une augmentation anormale des cancers malheureusement bien connus de la thyroïde, des poumons et des leucémies.
En France, des anciens militaires dans le Golfe se battent pour reconnaître leur maladie du fait de l’utilisation de munitions de ce type, car le vent ne fait pas de différences entre amis et ennemis.
La paix ne se construit pas en fabriquant des armes. Pourtant, c’est la réponse que donne les états européens, sous l’injonction de l’OTAN, face au conflit entre l’Ukraine et la Russie. Ce n’est pas la voie diplomatique qui est prise mais la voie de l’escalade guerrière, misant sur une guerre longue qui permet de mettre une économie de guerre en place et qui ainsi légitimerait une augmentation des dépenses militaires des états européens bien au-delà des besoins de la défense nationale (comme c’est le cas de la loi de programmation militaire 2024-2030 de la France qui prévoit 413 milliards de budget aux armées sur 7 ans), et qui sert non pas la défense nationale mais les intérêts capitalistes des marchands de canons. C’est d’ailleurs devenu une des priorités de la Commission européenne L’Union européenne est proche de mettre en place un nouvel instrument doté de 1 milliard d’euros, qui prévoit la passation conjointe de marchés de produits de défense (systèmes d’armes, munitions, matériel médical de combat) par au moins trois États membres. L’UE devient une des principales financeuses de l’industrie d’armement (même américaine d’ailleurs) et alimente la course au surarmement.
Nous devons exiger du gouvernement français que celui-ci ne se lance pas dans cette course à l’armement, ne livre pas d’obus à sous-munitions et arrête la production de telles armes.
Nous voulons la paix dans le monde ! Nous voulons la paix en Europe, la paix pour les peuples d’Europe, pour les familles, les travailleurs et les travailleuses, la jeunesse européenne ! Car ce sont toujours les mêmes qui paient le prix cher de la guerre, qui en souffrent et en subissent les conséquences économiques : chômage, récession, inflation, restrictions ! Les riches n’en souffrent pas, mais les travailleurs et travailleuses si !
Alors stop à la guerre et oui à la paix !