La situation à l’hôpital de Nevers ne va pas en s’arrangeant. Au cours de l’année 2024, ce sont des fermetures du service des urgences qui s’opéraient régulièrement faute d’avoir un médecin pour l’accueil. En fin d’année, c’est le plan blanc qui a été déclenché (notamment pour faire face aux victimes de la grippe hivernale) : plan qui permet en théorie de réquisitionner du personnel et de déprogrammer des opérations pour libérer du personnel.
Plus d’un mois après le déclenchement de ce plan blanc, la situation ne s’améliore pas. Les patients qui arrivent aux urgences doivent parfois attendre de nombreuses heures voire parfois plusieurs jours avant de pouvoir être vus. Faute de pouvoir être prises en charge, les personnes sont dispersées dans les autres services de l’hôpital.
Cela engendre donc une surcharge pour les personnels des services qui, en plus de la prise en charge des patients de leur service, doivent prendre celles et ceux qui affluent des urgences. Ajoutons à cela que la déprogrammation dans le cadre du plan blanc n’est pas effective. Les opérations non urgentes continuent dans de nombreux services. Peut-être pour une question de rentabilité puisqu’il faut bien continuer de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’hôpital ! Résultat : une majorité de personnels soignants sont en surcharge de travail et dénoncent des conditions de travail invivables. Une trentaine de soignants viennent de se déclarer en arrêt maladie. Dans une lettre adressée à la direction, les personnels paramédicaux écrivent « Chacun et chacune d’entre nous sommes atteints dans nos valeurs : bienveillance, bientraitance, respect et dignité. (…) Nous n’arrivons plus à percevoir l’humanité dans les pratiques »
Il y a urgence à ce que l’hôpital public retrouve des moyens financiers et humains pour garantir son rôle : prendre soin de la population. Ce n’est malheureusement pas avec le budget imposé à coup de 49-3 par Bayrou que la situation va s’améliorer.