Avec la disparition de Bernard, c’est quelqu’un de très cher au cœur des Communistes nivernais qui disparaît. Il était, comme on dit, « quelqu’un qui compte » dans le Parti. Depuis son adhésion au Parti Communiste et à la CGT, dans les années 70, Bernard a nourri sa vie, et la nôtre, de plus de 50 ans d’engagement fidèle, permanent, ininterrompu.
Après avoir travaillé en usine, Bernard est devenu facteur, lui qui aimait tant la rencontre avec les autres et sa haute idée du service public. Son rôle de facteur ne s’arrêtait pas juste à distribuer le courrier, il savait aussi « rendre service ». Il n’hésitait pas non plus à s’arrêter pour expliquer pourquoi il était en grève la veille et l’importance de défendre les droits des postiers et aussi des usagers.
Un moment qui aura marqué la vie de Bernard est la guerre d’Algérie. Il en aura gardé des souvenirs, souvent douloureux, sans haine pour le peuple algérien mais avec haine de la guerre, il aura toujours défendu la paix, l’entente entres les peuples et l’enrichissement par d’autres cultures.
Son implication dans le parti communiste a été d’une même intensité et il s’est rapidement imposé comme une « figure » du Parti Communiste, à Decize et dans le sud-nivernais évidemment, mais au-delà dans tout le Département.
Il était à la fois soucieux de l’organisation du Parti Communiste, parce qu’il savait qu’on ne change pas la société sans des forces organisées, syndicales et politiques. C’est la raison pour laquelle il a, durant de nombreuses années, accepté la responsabilité de Secrétaire de la Section du PCF de Decize et de membre de la Direction Départementale du PCF pendant de nombreux mandats.
Ses interventions au Comité Fédéral, son analyse de la situation politique, son avis sur les lourdes évolutions qui ont marqué le paysage social et économique du sud-nivernais ces dernières décennies, ont déterminé de nombreux positionnements et de nombreuses initiatives du Parti Communiste pendant ces longues années.
Depuis 1983, il aura exercé 37 ans de mandats municipaux à Decize, dans la majorité comme dans l’opposition.
Son travail, en tant qu’adjoint chargé du service des eaux et de l’assainissement, lui aura permis de mettre en pratique, au service des Decizoises et des Decizois, sa conception d’un authentique service public de l’eau, qu’il considérait comme un bien commun de l’humanité qu’il faut protéger des logiques marchandes.
Pendant 27 longues années, Bernard aura marqué des générations de Decizoises et de Decizois ; il aura donné à voir ce qu’est un élu communiste, un élu accessible, loyal, dévoué, reversant fidèlement ses indemnités d’élu à son parti politique, ce qui constituait, pour lui, une fierté.
Bernard aura aussi participé à plusieurs associations de défense des usagers, comme par exemple, son implication pour sauver de l’hôpital de Decize. Respecté et apprécié, y compris par ses adversaires politiques, Bernard a toujours assumé ses convictions, assumé son rôle de militant, de dirigeant et d’élu communiste, acceptant de porter, plusieurs fois, les couleurs de son Parti aux élections cantonales.
S’il a contribué à donner au Parti Communiste la crédibilité et la place qui sont les siennes aujourd’hui à Decize, son souci le plus cher était de transmettre le flambeau à de nouvelles générations, et il répétait régulièrement son bonheur, et sa satisfaction, de voir que de plus jeunes que lui empruntent aujourd’hui le même chemin.
S’il fallait résumer Bernard en quelques mots ca serait «L’humain d’abord »